Les chats ne sont pas plus antisociaux que les chiens
De manière globale, nous partageons tous cette image du chien loyal, joyeux et (presque) pas agressif. Bref, le chien est un membre de la famille qui participe activement à la vie de son propriétaire. De l’autre côté, nous avons les chats, plus solitaires et impassibles. Ils sont parfois même considérés comme des parasites ayant la capacité de prendre sans rien donner en échange ! Or, un rapport démontre que si le chat agit comme ça… C’est bien souvent à cause de son maître.
Que choisirait un chat entre caresses, nourriture, jouets ou odeurs particulières ?
La professeure Kristyn R. Vitale a mené une étude sur le sujet en 2017. Cette doctorante a d’abord développé sa thèse sur le comportement animal, avant de se spécialiser dans la socialisation et l’entraînement des chats.
Pour réaliser l’expérience, la scientifique s’est servie d’un panel constitué de chats domestiques et de chats de refuge. Disposés dans une salle, les félins pouvaient se diriger vers l’élément qui leur semblait le plus attirant, en optant parmi un être humain, un jouet, une odeur distincte et de la nourriture. Les sessions se sont répétées jusqu’à pouvoir en tirer de solides conclusions.
De cette expérience, plusieurs résultats sont ressortis :
- Les chats ont bien un comportement individuel qui diffère selon le spécimen
- Qu’ils soient domestiques ou vivent dans un refuge, les félins ont d’abord préféré le contact humain, suivi par la nourriture.
Cependant, la professeure Vitale émet des réserves sur certains points :
- Le choix des chats pour les humains pourrait être un simple réflexe instinctif
- Les caractéristiques faisant l’individualité de chaque animal nécessitent davantage de recherches pour être expliquées.
Grâce à cette première démonstration, nous pouvons déjà en déduire une certaine sociabilité féline. Cependant, avec cette expérience, rien ne met en lumière la position du maître dans tout cela.

L’influence de l’humain et de son comportement sur celui du chat
En janvier 2019, une nouvelle étude paraît, à nouveau menée par la professeure Vitale. Dans celle-ci, elle explique comment l’Homme influence le comportement du chat, et constate un phénomène intéressant.
Toujours avec l’aide des deux mêmes groupes de félins, les conclusions du rapport démontrent bien que le chat n’est pas plus froid que le chien. En effet – selon les observations réalisées avec ce panel – la majorité de ces animaux ont demandé une attention particulière de la part de l’humain présent, pendant que celui-ci les ignorait. À noter que ce besoin social s’est exprimé bien plus intensément chez les chats provenant des refuges.
Autre analyse de l’expérience : le comportement des chats est directement influencé par celui de l’être humain. À force d’être délaissé, le chat a fini par faire abstraction de la personne vers laquelle il s’est dirigé. L’espèce arbore donc un caractère sociable, qui peut plus ou moins être mis à mal suivant le type de relation que lui offre son propriétaire.
Enfin, des individualités sont apparues chez les chats du panel. Certains facteurs, l’attitude d’un humain dans le passé par exemple, vont avoir une influence cruciale sur les agissements futurs de l’animal. En somme, si un chat domestique fait sa vie sans se soucier de son maître, c’est que ce dernier l’a délaissé à un moment donné de son existence.

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